par Svenhyr Zohokan Mar 13 Mar - 22:41
*Les choses dérapaient. Sighild continuait de se battre sans plus faire la moindre attention à ce qu'il se passait autour. Ses larmes étaient aussitôt évaporée par le feu dévorant qu'elle créait jusqu'au bout de ses forces.
Sven, lui... N'avait pas le choix. Le désespoir de Sighild lui parvenait. Le cri de détresse de Rödschrek aussi.
Il céda.
Et son âme se disloqua.
Comme un renversement total et absolu, le vent de tempête cessa d'être. Le sifflement de son aura disparut. A la place, un silence de mort remplaça la tourmente qui avait précédé. Un froid implacable s'abattit sur le champ de bataille.*
#Oui ! Ouiii ! Enfin !#
*Svenhyr était immobile, au dessus du corps inerte de Tendïa. Le conflit avait cessé soudainement, comme si la simple présence de ce froid pénétrant avait suffit à calmer les tensions.
Un froid étrange d'ailleurs. Pas ce genre de froid qui vous glace jusqu'aux os dont on vante la rudesse aux pôles, dans les régions de Ker Nör. Pas de ce froid dont parlent les anciens en frissonnant.
Non, c'était un froid bien différend. Un froid qui traverse votre esprit, gèle votre âme, et paralyse le plus téméraire des coeurs. Un froid qui ne provoque ni gel, ni neige. Un froid provoqué par un vide insondable.
Dans ce calme assourdissant, Svenhyr se redressa doucement de toute sa hauteur. Ses cheveux argentés étaient calmement passé au gris, un gris qui s'assombrissait peu à peu. Son visage s'était endurci, et le long de ses joues traînait de longs filets de sang coagulé.
Son regard était dur, ses gestes étaient amples, calmes. Terriblement calmes.
C'est alors que la raison de ce silence se fit remarquer. Partout sur le champ de bataille, la magie avait cessé d'être. Il n'y avait plus la moindre énergie qui s'écoulait, comme avalée, terrassée par un calme froid à l'aplomb d'un continent. Et pourtant, dans ce vide animique, même Sighild ne trouva pas la force de crier.
Svenhyr se baissa de nouveau, et saisit Tendïa à la gorge, la soulevant de toute sa hauteur. Son regard n'avait aucune faille, aucune crainte. En fait, il se fendait même d'un sourire. Il approcha doucement de son oreille, et lui murmura : *
Rödschrek... est à moi... et à moi seul.
*Et il la lâcha immédiatement. L'idée l'avait tenté de la vider de toute force magique, mais elle avait été utile. Très utile.
Voyant que Rôdschrek ne s'était pas calmé, il vint auprès de lui à une vitesse incroyable, bien supérieure à celle dont il était capable habituellement. Il posa sa main sur le front du drow, délicatement, et d'une voix très calme, lui murmura tout bas, dans la langue maternelle de Rödschrek : *
Ne t'inquiète pas, Rödschrek. Je suis là. Shhht. Là, calme toi. Tu ne crains rien, mon petit enfant.