*La chimère sur l'épaule d'Arfel tournait le dos à Luderik. Pas par irrespect, il ne voulait simplement pas voir tout ça. Il décida cependant d'intervenir à ce moment. Il savait que la voix d'une chimère ne comptait pas vraiment aux yeux d'un elfe noir. Mais il était décidé à essayer de calmer la situation, au moins pour calmer autant son maître qui en souffrait, qu'Arfel. Il ronronna, sauta par terre et reprit forme d'enfant.*
Je suis navré de m'inscruster dans cette conversation et pire encore de l'affront que je risque de vous faire.
*Il observait en priorité Luderik*
Mais étant une chimère, je me dois d'obéir aux commandements primordiaux de mon maître, et cette action, en fait indirectement partie. Et j'avoue aussi... eh bien agir aussi par volonté... uhm.
*Il se tourna ensuite vers Arfel, qui s'énervait dans tous les sens. Sa voix était calme et posée, ses yeux noirs étaient posés droit dans ceux d'Arfel.*
Viens avec moi, on va sortir deux minutes dans le couloir, on doit parler, c'est important.
*Il la poussa gentiment, lui indiquant assez discrètement que c'était important. Il s'inclina encore une fois face à Luderik.*
Certaines choses sont incomprises, je pense pouvoir régler cette situation, je trouve qu'elle dérive de manière ... uhm... je préfère me taire, je ne trouve pas encore de bon mot, et j'ai peur qu'un des deux partis le prenne mal, eh,eh.
*Il s'inclina une énième fois et fit sortir la jeune femme.*
Arfel, je sais que c'est difficile pour toi, et comprends que ça l'est pour tout le monde ici.
Il est vrai que tu as pris énormément sur toi pour venir ici. APrès tout, comme tu le dis, on est en plein dans tes phobies. Pour eux, tu apprends leurs moeurs, tu essaie d'aider dès que tu peux dans les travaux ménagers, c'est ta façon de leur dire merci. Plusieurs fois, même très souvent c'est toi qui a fait en sorte que Rödschrek n'abandonne pas le domaine et qu'il continue à les suivre, même, en fait surtout à l'époque ou il les pensait aussi assassins que son ancien maître.
Je reconnais aussi que tu as tout fait pour que Rödschrek soit le mieux intégré possible, et dans ta tête, selon toi, tu faisais tout pour te faire la moins gênante possible. C'est un fait.
Toi même plusieurs fois tu as fait demi-tour pour lui, même après avoir baissé les bras. Et je reconnais que leurs paroles sont parfois rudes, mais reconnait que n'importe quel être lié à l'humain de près ou de loin ne peut pas arriver à parler gentiment lorsqu'il est en colère, ni même passer 3/4 d'heures à expliquer tous les pourquoi du comment lorsqu'une situation demande une réaction rapide.
Tu t'énerves lorsque tu essaie de leur expliquer des bribes de situation car ils ne t'écoutent pas, mais tu ne les écoute pas d'avantage. Il t'as expliqué ce qui les avait choqué. Il vient de t'expliquer qu'il s'était démené pour toi autant que pour Rödschrek. C'est pourtant ce que tu recherchais, des explications. Alors pourquoi cette jalousie? Tu dis qu'ils ne voient que par la magie et les dons. Mais j'ai l'impression que tu es toi-même jalouse de lui, alors que les Zohokan, comme Rödschrek t'ont poussé à essayer de te développer, non pas pour montrer que tu es puissante, mais pour te protéger toi, et te sentir bien. Ils t'ont tendu la main, tu ne leur a pas prise.
Alors pourquoi est-ce que tu t'offusques dès qu'ils essaient de te prouver qu'ils ne te veulent pas de mal?
De plus, pas une seule fois les Zohokans ne t'ont assimilé à ton père. Tu es ici la seule à faire cet amalgame. Mais Isméas et ton entrainement n'ont absolument aucun rapport. C'est juste que l'entrainement permet d'éviter des erreurs non voulues qui peuvent marquer à vie si tu vois ce que je veux dire...
*Par cette phrase il pensait surtout à plusieurs dérives du passé de son roi*
C'est ce qui explique la si grande soif d'apprendre de mon roi. La peur de faire des erreurs, pas la volonté d'être puissant. Il n'a jamais retiré aucune gloire à sa puissance d'autrefois. Ce sont de ses actes dont il est fier. Oui la magie le grise il en est comme drogué, mais cet état fait partie de ce qu'il veut apprendre à maîtriser. C'est une fausse joie, pas un désir.
Et si les Zohokans ne voyaient que par la magie et les dons... il n'y aurait pas cette règle primordiale dans la maison qui dit qu'il faut éviter au maximum d'utiliser la magie dans la vie de tous les jours. J'en ai... assez fait les frais hein?
Ils ont plusieurs fois essayé de t'expliquer calmement les choses. Mais je confirme, et tu sais que je ne peux pas mentir, qu'à chaque fois, tu les as coupé avant qu'ils ne terminent, et que tu t'es vexée et les a insulté-sans le vouloir forcément, c'est un fait. Mais ça ils ne sont pas tous aptes à le comprendre. Sur le coup, à l'insulte, n'importe qui répond par la colère, c'est une réaction élémentaire. Et si tu étais à leur place, comment aurais-tu réagit, si tu hébergeait une personne sous ton toit, et qu'en guise de remerciement elle ne te laissait même pas le droit à la parole sous ton toit? et qu'à chaque fois que tu tentais simplement d'exposer un point de règlement banal pour les tiens, cette personne se mettait à t'insulter?
Peut être qu'ils te voient comme une enfant gâtée. Mais plutôt que de te fâcher et de partir bouder, ce qui leur donne raison soit dit en passant, si tu leur prouvais simplement que tu n'en es pas une?
Et lorsque tu sens que tu les vexe et que tu ne comprends pas, quitte à passer pour bête sur le moment, pourquoi ne pas leur demander ce que tu as dit de mal?
Regardes encore maintenant. Tu disais tout à l'heure à Rödschrek que tu n'arrivais pas à les comprendre car ils ne t'expliquaient rien. Hors... dès qu'ils t'expliquent, gentiment, ou de manière énervée, ce qui peut se comprendre, tu pars du principe que tu es une elfe, que tu ne peux pas comprendre et donc qu'ils n'ont qu'à se taire.
Ai-je tord?
Tiens... mais ça me rappelle quelque chose ça... un elfe noir... arrivé dans ta demeure à cause d'un certain Asriel... un certain elfe noir qui n'écoutait jamais, buté comme pas deux, que tu as réprimandé plusieurs fois pour ce comportement, et à qui tu as fait promettre... de ne jamais recommencer...
En attendant, je sais que tu ne vas pas apprécier, mais j'ai l'impression que c'est toi qui veut le forcer à choisir entre lui et son peuple. C'est pas conscient, mais... ta jalousie est si forte, que tu vas lui faire très mal à continuer ainsi.
Maintenant, si tu veux partir pars. Mais par cet acte, mon roi ne comprendra pas que tu veux l'aider, même si tu lui dit. Il comprendra que tu n'as qu'une envie c'est de le quitter définitivement, et qu'il n'est pas digne de toi.