Il discutait avec un autre mécanicien, les deux semblaient assez stressés, mais la conclusion fut que le vaisseau serait apte à effectuer un aller.
Le second mécanicien semblait bien plus confiant qu'Ares, mais ce dernier l'arrêta en lui rappelant d'une façon assez acerbe qu'il était doué pour réparer les choses, mais certainement pas pour les piloter.
Il se tourna ensuite vers le groupe, et se rendit compte qu'ils étaient là et qu'ils avaient potentiellement tout entendu. Il s'empressa alors d'ajouter qu'il savait tout de même piloter un minimum.
On leur demanda à tous de rendre leurs traducteurs, et leur com'. Les technologies n'appartenant pas à Ekoï étaient interdites sur leur sol.
Ils embarquèrent ensuite. Ares se mit aux commandes, avec Fura en copilote de fortune. Après une tentative de démarrage peu fructueuse ou le groupe pu douter assez justement des capacités d'Ares à piloter, le vaisseau décolla enfin, fut dirigé hors des quais, et s'élança dans le vide spatial.
La vue était d'autant plus impressionnante qu'il n'y avait qu'un cockpit et assez peu de métal pour les séparer de l'espace.
Ils purent voir pour la seule et unique fois de leur vie, Ekoï, entière, ronde et bleue... et d'un immobilisme parfaitement surnaturel.
Ils franchirent l'atmosphère, purent voir le vaisseau s'enflammer tout entier, puis survoler villes, forêts et montagnes à toute vitesse.
Ares s'arrêta enfin à proximité d'une plage qu'il avait eu toutes les peines du monde à localiser. Loin d'Imvar encore.*
On s'arrête là. Sven a un truc à faire avec Asriel.
*Pour Sven, il n'était pas difficile de reconnaître l'entrée la plus proche de la vraie antre d'Asriel. Alors que Sven partait retrouver le Gardien, qu'ils étaient arrêtés, le paysage était impressionnant. Même les vagues étaient figées dans leur élan. Un oiseau était en plein piqué. Bloqué dans les airs. Même le sable ne réagissait pas à leurs pas.
Ares avait posé le vaisseau, et s'était permis de sortir à son tour. Une fois le moteur arrêté, le calme revenu, ils purent pleinement prendre conscience de ce qui se passait. Pas un bruit, pas une odeur, une mer à l'écume figée, une tension dans l'air lourde et pesante. Pourtant ici, tout indiquait qu'il "faisait beau" et que le vent devait souffler fort. Pourtant, aucune brise, aucune rafale d'aucune sorte ne venait toucher leur peau.
Sven retrouva le chemin qu'il avait utilisé la première fois. En fait c'est comme si l'accès lui avait été ouvert et facilité. Il avait mis des heures, peut être même des jours la première fois à trouver son chemin. Ballotté dans des tunnels et des chutes, tantôt forcé de descendre des escaliers, tantôt téléporté. Pourtant ce coup-ci, le chemin semblait former une simple ligne droite de quelques centaines de mètres. Il retrouva ce qui était Asriel, dans sa forme originelle, parfaitement figé, comme tout le reste.*