*Durant leur traversée au milieu de ces créatures sauvages qui ne semblaient pas les craindre, le groupe ne passa qu'une fois à proximité des restes d'une statue d'une vingtaine de mètres, dont la tête, toujours aussi reptilienne, était éclatée et couverte de mousse, sur le sol.
A mesure qu'ils approchaient de la muraille, ils purent se rendre compte qu'elle était délabrée. Elle aussi pleine de mousse, complètement recouverte de plantes par endroits, peu importe ce qu'il s'était passé ici, les habitants étaient partis il y a très longtemps.
Ils avaient quitté les troupeaux, et approchaient de ce qui semblait être une porte, ou une grande arche ouverte. Le décor derrière ne se voyait pas encore, ils étaient trop loin. Mais la terre paraissait sombre de l'autre côté.
Les gravures en revanche étaient plus nettes, et présentaient une grande richesse de reliefs et de motifs. Mac, silencieux et discret, était ahuri et fasciné par ce décor.
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Le dragon d'Alwin hésita avant d'oser réellement laisser la transformation opérer. Pourtant, quelque chose sur cette planète le rendait heureux. Impossible de dire quoi, d'ailleurs lui même n'avait pas d'idée précise d'où il était. Il savait juste qu'il était dans un lieu ancien et que ce n'était pas sur Ekoï.
Les créatures présentes dans la plaine lui inspirait le respect, mais il s'agissait avant tout de proies naturelles.
Le groupe était déjà bien avancé sur les plaines, aussi, plus occupés par la muraille, ils ne virent pas l'immense animal noir et or s'envoler.
Tout lui paraissait familier ici, une espèce d'euphorie les submergeait d'ailleurs tous les deux. L'air était plus pure. Il était l'un des prédateurs ici, il n'avait rien à craindre, hormis le regards de ceux qu'ils suivaient. Les odeurs étaient toutes nouvelles, pourtant compréhensibles.
Il y avait un carnivore qui venait de faire demi tour en l'apercevant. Un petit elfe noir, frêle, n'aurait pas survécu seul ici. C'était le monde des reptiles, et des prédateurs.
Il y avait des traces dans les cieux, des traces qui n'existaient pas sur Ekoï, comme des vagues de chaleur laissées dans les airs. La plus récente marquait le passage de Fura, elle aussi transformée, voletant à proximité du groupe en bas. Elle les protégeait.
Ces traces... il s'agissait des restes du passage d'autres dragons. Cela disparaissait vite sur Ekoï. Les énergies étaient différentes, il y avait trop de passage de véhicule, sur terre et dans les cieux pour qu'elles restent aussi intactes.
Tout semblait taillé pour des géants ici.
Volant au dessus des créatures, suivant le groupe tout en restant assez éloigné, la créature ondulait vers la muraille, observant parfois son ombre sur le sol. C'était la première fois qu'il avait réellement cette sensation de puissance. Les animaux s'écartaient sur son passage.
Il atterrit sur la muraille, quelques kilomètres plus loin. On aurait pu le prendre pour une statue gardienne, posé ainsi, fier et droit sur une arcade. Il y avait une civilisation qui avait vécu là. Sa grande stature lui permettait de voir une grande partie de la ville. Ce qui jadis avait été des bâtiments blancs et jaunâtres, aujourd'hui détruits et recouverts de végétation et de poussière.
Au vu des restes d'architecture, de statues et de couleurs pentes sur les murs, la cités avait du être très colorée. Au loin, un engin crashé, bien plus grand que le plus grand des croiseurs Ekoï. Et l'odeur de la cendre, encore bien présente.
Il y avait des choses au delà des nuages qui volaient encore. Il y avait des formes de vie dans la ville, mais elles se terraient. Le dragon ressentait comme une tristesse.*
On dirait... comme le monde des dragons tu crois? Pourtant le petit homme, il ne ressemble pas à un reptile. On dirait qu'il n'y a que ça ici. Tu ressens cette tristesse? Elle est forte, dans l'air. Et pas que dans l'air, lui aussi il est triste.
*Au loin, le dragon tourna la tête, le groupe arrivait lui aussi dans la ville, à quelques kilomètres de là, et l'animal pourrait bientôt capter les paroles d'Ares. Ares descendit de sa monture, Fura se posa ^puis s'éloigna, grimpant sur le toit de bâtiments encore debout. D'en bas, tout n'était que végétation et ruine. Pourtant on pouvait distinguer des restes d'électricité ça et là, beaucoup de sculptures et de marques tribales, mélangées à des restes de technologies. Un vieux vélo dans un coin, un reste de moto ailleurs, quelques petits engins ça et là, et une structure gigantesque au loin. Mais plus que le décor, c'était l'ambiance qui était impressionnante. Il n'y avait... plus un seul bruit. Il étaient au niveau d'une grande place. Ares avança, et dans un grand geste théâtral, présenta les lieux.*
Je vous présente Korsnéïad, Capitale de la Grande Chimérie, La planète aux Dieux, disposant de la plus grande armée des mondes connus, crainte et aimée, protectrice et destructrice. Armée suivant les anciens codes, une aile pour servir, une aile pour détruire.
La folie d'un empereur ayant vu trop grand pour lui, un fils indigne ayant trahi sa nation, des Dieux en colère, des guerres entre les mondes, et une nuit, une seule, infernale, a rayé des cartes la plus grande force connue à ce jour.
Un peuple né, révélé, conquérant en moins d'un siècle, un peuple déchu en une nuit.
La planète aux Dieux mon cul! On a longtemps cru qu'elle était protégée des Dieux, en fait elle était la cible des Dieux. Au vu du climat qui règne ici, ça a du se passer il y a longtemps. Je ne me rappelle pas quand. J'étais déjà mort, c'est sure.
*Alors qu'il avançait, ses pas s'imprimant tristement sur ce décor post-apocalyptique, passant entre deux statues détruites, il s'arrêta devant une épée encore plantée dans le sol et en parfait état. Un squelette aux os blanchis tenait encore l'arme, comme défiant les cieux et le temps. Il s'agissait là encore d'un reptile. Carnivore et volant à en juger par sa constitution mais également humanoïde.*
Et voici l'empereur des armées. Mort en héros, en tentant de sauver sa planète et notre reine.
*Bien qu'assez provocateur dans sa gestuelle et ses intonations, il baissa la voix et s'inclina devant la scène. Derrière, menant à la structure géante et impossible à identifier d'ici, on pouvait se rendre compte qu'il y avait des vaisseaux de petite taille, crashés dans certaines rues et certains toits.
Un rugissement ce fit entendre, celui de Fura. Mais il n'avait rien de désagréable ni d'agressif. On aurait dit une sorte de chant solennel. Il était difficile de penser qu'une telle créature ait pu avoir un chant si doux, et dégageant une atmosphère propice au recueillement. *
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