reprise du voyage

*Alkatar était revenu en ville après un long, très long retour chez lui, auprès des siens. Sa maladie avait repris le pas sur lui, et il était resté de longues semaines sans bouger, incapable même de tenir sur ses pattes. Maintenant remis il avait décidé de reprendre ses voyages, sa vie serait sûrement courte et le voyage était sa passion, alors malgré sa faible constitution il insistait.

Il s'arrêta à l'aubergôbar, qu'il connaissait bien mais qui lui paraissait très différent maintenant. Comme s'il avait été remis à neuf. (Il avait été éloigné de tout lien avec le monde extérieur, donc il ne connaissait rien de ce qui s'était passé pendant son absence. Il commanda un petit cocktail puis s'attabla en pensant aux emplettes qu'il prévoyait de faire après.*

*L'odeur de cramé lui hérissa le poil. Affolé, il chercha autour de lui ce qui pouvait bien faire ça, et trouva l'étrange bonhomme. Quand le barman rammena son cocktail, il lui demanda s'il allait bien car il toussait beaucoup, mais Alkatar lui répondit que tout allait bien, que c'était à cause de la fumée du type d'en face. Il se leva pour aller voir ce qu'il fabriquait, se disant que même à petite échelle la technologie était polluante.*

Oui... je en suis pas en plastique...
Les centaures sont si rares que ça par chez vous?

Je ne peux pas savoir moi j'en vois tous les jours.

*Il lui sourire comme pour s'excuser.*

Et que faites vous?

Oh... c'est... c'est gentil, mais voyez vous, je ne bois pas d'alcool! Euh... à cause des médicaments, vous voyez sur un euh organique comme vous dites le mélange des deux ne fait pas bon ménage.

Mais je ne suis pas contre un jus de fruit à la limite. Alors, de ce que je vois, ça a l'air vraiment rare donc... je suis le premier que vous voyez?

Eh bien je passe en ville pour aller chercher quelques médicaments que je ne peux pas fabriquer moi même. Je les échange contre des plantes que je suis l'un des rares à cultiver et qui ne poussent que dans la forêt Nîa. Comme ça je remplis mes affaires de soins, et je peux aussi me soigner, j'ai une maladie qui ne peut se stabiliser qu'avec ce que vous les citadins vous appelez des techniques modernes.

Et puis j'en profite aussi pour me faire quelques sous. Je suis un peu connu ici, je soigne des personnes et en échange j'ai de quoi manger ou alors un peu d'argent, ça me permet de rester un peu dans la région, j'aime beaucoup la ville. C'est bizarre pour un centaure, je sais.

Mais je suis sure que si mon peuple avait moins peur de ce qu'il ne connaît pas, il pourrait se faciliter la vie sans pour autant faire mal à la nature, s'il s'intéressait un peu à la civilisation.

[ up ]

Euh... non ça va aller merci. Vous devriez savoir que mon peuple n'est pas très à l'aise avec les machines, et l'idée d'avoir des parties du corps qui ne sont pas à moi me révulseraient. Ce ne serait pas bon non plus pour ma santé mentale. Mais je suis sure que votre travail sur vos frères machines est admirable.

*Alkatar sentait une pointe de crainte monter en lui, mais pour le moment, elle restait encore maîtrisable.*

[ niup ]

Oh...

*Le centaure se mit à blêmir en imaginant comment l'ekoï avait du arracher ses yeux pour les remplacer.*

Eh bien c'est difficile à expliquer. Je n'ai pas vraiment compris les médecins qui s'occupaient de moi lorsque j'étais enfant. C'est dans les gènes, mon sang est né malade. Il me rend plus faible que les autres, plus fatigué, et mon coeur ne peut pas suivre les cavalcades de mes frères. Je suis né pareil, mais ma maladie ne se voit pas. Par contre si je ne prenais pas mon traitement ça pourrait très vite s'aggraver. Je finirais par ne plus pouvoir marcher, puis ne plus voir non plus. Tout s'arrêterait, c'est assez terrifiant. Pour le moment il n'y a pas de remède qui guérit, seulement un remède qui bloque.