*Et le grand voyage commence... mal...*

*Gracio sortait de l'aéroport. Il avait pris une petite navette de plaisance pour visiter la région. Il n'était pas bien vu dans le coin, mais savait se montrer humble lorsque sa vie en dépendait, et personne n'avait rien à lui dire dans une zone censée être neutre. (pas sûr si je me trompe dis moi).

Il était à pieds, ses ailes étaient enquilosées par la voyage. Il les déplia et les étira, puis les garda à moitié repliées et repris sa marche en attendant que ses plumes se remettent un peu en place.

En route il vit senti une présence, et commença à jouer avec les fils déjà entre ses doigts par précaution et il continua d'avancer comme si de rien était. En extérieur il était parfaitement calme, mais au fond de lui il était stressé. L'idée de ne pas pouvoir utiliser ses ailes le mettait mal à l'aise, surtout sur la terre d'en bas, et l'idée d'un possible contact avec une sous race ne lui plaisait pas, et l'inquiétait.*

hj : pas de panique, c'est une zone touristique, donc neutre par défaut. La guerre aërs n'y a pas cours.

*Draak entendit les pas feutrés de l'aërs avançant dans l'herbe. Quittant sa profonde réflexion soudainement, il se redressa subitement, sortit son épée de son fourreau et se retourna.*

Qui va là?

*En raison de la végétation environnante, il ne distinguait pas la personne qui s'approchait, mais prudence était mère de sûreté.*

*Gracio se tourna vers la direction de la voix. Il s'approcha, d'abord sans répondre, avec une mine neutre.*

Et vous qui êtes vous à m'épier ainsi? Montrez vous, maintenant!

*Visiblement, il y avait problème d'entente. Chacun avait le sentiment d'être épié par l'autre. Plusieurs cas pouvaient se présenter. Soit l'autre bluffait pour le désorienter, auquel cas il serait sûrement déçu, soit il disait la vérité, ce qui laissait possible le dialogue. L'épée sortie, il fit plusieurs pas sur le côté, faisant face à la provenance de la voix, les ailes à moitié déployées pour donner plus de prestance et surtout pouvoir décoller rapidement en cas de besoin.*

Qui êtes vous? Je vous préviens, si c'est pour ma fortune, vous serez déçu : je n'ai plus rien. Mais j'ai encore mon épée.

Pour votre fortune? laissez tomber, je ne suis que de pass....erk!!!?

*Gracio s'arrêta de parler en voyant la créature face à lui. Un impur d'Aërs noir. D'habitude il serait passé à l'attaque directement l'immobilisant assez fortement pour avoir le temps de s'envoler. Mais ses plumes n'avaient pas encore repris leurs places correctes, et ses ailes étaient encore trop enquilosées, s'envoler maintenant serait du suicide, il retomberait presque directement. Si Gracio n'avait pas tenté de changer de voix en s'engageant comme défenseur de son pays, c'est parce qu'il était de nature fragile.
Il fut encore plus dégouté de se voir piégé comme ça, et se demanda s'il avait bien fait de faire ce petit voyage.*

Que... encore... et toi si c'est pour me voler en me faisant porter le chapeau, ce n'est même pas la peine de rêver, je saurais me défendre, et tu ne seras pas déçu!

#Un aërs blanc. Etonnant d'en voir en terres aêrs noires. Mais bon, c'est une guerre froide, inutile de mettre le feu aux poudres .#

*L'aërs, restant sur ses gardes, baissa sa garde pour prouver qu'il n'avait pas d'intentions belliqueuses. il savait ce que les aërs blancs pouvaient bien penser des façons aërs noires, et préférait éviter de paraître menaçant. La magie aërs blanche est rapide, et lui même ne pratiquait pas la magie, même s'il y avait été initié. L'épée pointée vers le sol, il dit : *

Je me demande si tu es fou ou juste suicidaire... Qu'un aërs blanc vienne en terre aërs noire, c'est déjà rare, mais qu'en plus tu te permettes de menacer un membre de ma race, tu dois vraiment souhaiter la mort...

Je n'ai menacé personne, juste établi des conclusions. Nous savons tous deux que les Aërs sont fourbes envers leur opposé!

*Gracio ne bougea pas, gardant ses fils dans ses mains au cas où. De toute manière, ils n'avaient rien de menaçant en soit.*

*Draak fut étonné de la réaction de l'aërs blanc. il était de notoriété publique que les aërs blancs avaient un tel égo que l'idée de se remettre en question ne les frôlait même pas. mais là, il critiquait à la fois sa race et la sienne, et sur une vérité peu contestable. N'étant pas convaincu de la menace, mais ne souhaitant pas engager le combat, il rengaina son épée. il garda malgré tout la main prêt du pistolet à ions qu'on lui avait confié pour sa mission, s'il avait besoin de se défendre.*

Bon. Si je comprends bien tu n'es pas là pour te battre. moi non plus. Cessons les chamailleries puériles de nos peuples, et discutons...

Je ne porte aucune arme et ne suis qu'un humble tisseur, mon peuple ne fait pas de la guerre son art premier, même si c'est ce qu'il laisse paraître.
Et selon les textes anciens Är n'est là que pour apporter la paix, user d'armes est donc inutile, il y a bien d'autres manières de régler des conflits frère du ciel.

*Gracio gardait malgré tout main mise sur ses fils par précaution mais adopta une attitude plus sereine, beaucoup plus décontractée également.*

*Draak fut rassurer de l'attitude de l'aërs blanc, et se détendit. Même si ses propres recherches et son éducation le poussait clairement à ne pas prendre les dires de l'aërs pour argent comptant, il préféra ne pas étendre le débat, déjà à la base d'une guerre meurtrière.*

Puisque nous sommes d'accord pour le moment, peut-être pourrez vous me dire ce qu'un aërs blanc respectable vient faire sur les terres ennemies?

*Il n'avais aucune animosité dans sa voix, ne cherchant pas la bagarre. il restait certes un peu méfiant, mais il s'agissait plus de sa méfiance habituelle et naturelle que de celle envers un ennemi. De plus, les opinions que semblant défendre cet aërs l'intéressaient. Après tout, la base de la vérité réside dans l'opinion de tous les partis...*

Je ne suis pas en Terres ennemie, vous proclammez haut et fort que ce territoire est neutre, j'ai respecté ce principe à la lettre.

*Gracio se mit à sourire et s'avança d'un pas.*

Et puis je savoir pourquoi un Aërs noir traîne en périphérie de ville? Des problèmes? Une envie de solitude soudaine? Je suis assez étonné de vous trouver ici et pas à patrouiller ou à apprendre je ne sais quelle science, comme la majorité de vos congénères, vous êtes plutôt habitué à la ville vous autres.

*Draak fut amusé. Non pas par les attaques verbales à peine masquées de l'aërs blanc, mais par la façon dont les rôles venaient d'être inversés. Apparemment, les préjugés gangrenaient les deux partis.*

Vous faites erreur, l'ami, la connaissance ne s'apprend pas en restant le nez plongé dans des livres ou à regarder les nuages défiler dans le ciel. la solitude fait partie de l'apprentissage. Mais vous même, je suis étonné de vous voir en ces terres étrangères, vous êtes pourtant réputés pour rester cloîtré dans vos cités volantes et immaculées. Depuis quand venez vous superviser la souillure des terres basses?

*Il s'agissait d'une attaque non masquée, évidemment. mais le problème avait changé. Draak savait que si la situation dégénérait, il aurait le dessus. Cet Aërs n'était pas un combattant, et même s'il ignorait ses capacités magiques, il estimait qu'il pourrait y faire face. Ainsi, un duel verbal était possible, et très avantageux pour lui, qui cherchait à connaître la vérité sur tout ce qui l'entourait. les préjugés sur les aërs blancs étaient légion dans sa patrie, mais il aimait à connaître le véritable fond de ces histoires. A présent qu'il en avait un sous la main, il allait pouvoir obtenir certains renseignements, en jouant sur les mots et sur les préjugés qu'il connaissait.*

Oh je ne la supervise pas rassurez vous, je ne fais que l'observer. Je pense sincèrement que toutes les créatures de ce monde ont le droit d'être aidées par Är. Mais pour qu'elles le puissent, il faut qu'elles sachent l'écouter.

Mais loin de moi l'idée de l'apprendre à toutes, je vous le répète je ne suis qu'un tisserand, et il faut parfois partager pour vivre.
Et je suis né curieux, voici mon péché le plus fatal, mais aussi le plus attirant selon moi.

*Il passa son doigt devant sa bouche, comme s'il faisait une confidence à l'Aërs noir. Cet individu était un jeu, qui peut être pourrait lui servir plus tard.*

*Le jeu commençait à prendre de l'ampleur. Les révélations faites auraient pu coûter cher à cet aërs. Draak avait à présent un atout, mais il restait méfiant. De telles révélations, être dans les confidences d'un aërs blanc pouvait lui coûter cher aussi. Mais après tout, il aurait cent fois préféré mourir en cherchant la vérité qu'en vivant dans l'erreur.*

En quoi la curiosité est-elle un péché? Le péché n'est qu'une limite que se sont fixés les races pour freiner leurs envies. La curiosité peut être fatale, si l'on ne la maîtrise pas, mais elle peut apporter la connaissance, la vérité. C'est ce chemin que nous avons pris, mais que vous n'écoutez pas.

Qui te dis que nous ne l'écoutons pas?
La curiosité n'est un péché que si elle est utilisé en surplus, et c'est peut être mon cas. Où peut être ai-je ma propre vision du chemin qu'Är m'a confié, comme tant d'autres...
Comme vous justement, c'est ça que vous ne comprenez pas.

*Il avait à présent sur les lèvres un sourire chaleureux et bon enfant.*

*Draak ne sourit pas, même si l'envie lui prenait. Dans une joute verbale, il ne fallait pas faire montre de ses sentiments. De plus, il n'allait pas se laisser aller alors qu'il prenait l'ascendant sur l'Aërs blanc. Ce dernier s'engageait de plus en plus personnellement, brisant le jeu initial. Draak, pour sa part, s'était jusque là limité aux rumeurs et autres préjugés de son peuple. Plus l'aërs blanc parlait, plus Draak en apprenait. Et le plus drôle semblait que son interlocuteur se plaisait à ce jeu, qu'il croyait visiblement gagner. Pire encore, il venait de lui avouer que la voie d'Är n'était qu'une question d'interprétation. Terrain dangereux, mais ô combien intéressant.*

En effet, il ne semble guère possible de comprendre une voie qui change selon l'interprétation multiple de chacun. La vérité n'est pas une chose qui peut s'interpréter. Elle est. C'est tout. Si l'opinion de votre peuple diverge à ce point avec celle du mien, il semblerait que ce soit bien en raison de cette "interprétation" que nous avons délaissé.

Oh non mon ami. La voix d'Ar n'est pas interprétée mais comprise à certains degrés et échelons de vie. Ainsi la manière de suivre son chemin diverge selon les individus mais le but est toujours semblable et ce pour tous.

La vérité comme vous la qualifiez, tout comme la parole d'är peut être interprétée. Et si vous ne me croyez pas, regardez donc la manière dont les Ekoïs utilisent la connaissance et la vérité à leur avantage. N'est ce pas une interprétation qui leur est propre?

Les ekois sont persuadés d'être issus des dieux, il s'agit finalement d'un fanatisme d'un autre genre. Dans cette optique, il ne s'agit pas d'interprétation, mais bien d'utilisation. La vérité est. Elle n'offre pas de possibilité d'interprétation, car elle n'est pas un sentiment, ni un symbole, ni un être en soi. Elle existe, elle est immuable. Mais son utilisation diffère selon les gardiens qu'elle possède.

Les ekois, comme vous le disiez fort bien, usent de la connaissance pour faire d'eux ce qu'ils ne sont pas. Pourtant, leurs canons à néant, qu'ils soient entre leurs mains ou entre d'autres, auront toujours le même effet, contrairement aux croyances qui, de par les sentiments de chacun, mèneront à des voies bien différentes.

*Draak était assez content, quelque part. Son adversaire avait une certaine répartie, finalement, et le débat évoluait. mais il n'était pas question de perdre un tel débat face à un représentant du fanatisme occulteur, et il allait devoir être plus fin dans son argumentation, afin de ne pas être bloqué.*

[désolé pour le temps, il faut trouver les répliques]

Persuadés dites vous? Je ne suis pas sur qu'il s'agisse là d'une réalité. Vous généralisez beaucoup.

Vous parlez d'une chose qui est, qui n'est pas un être qui est immuable. C'est pourtant ainsi que sont qualifiés les dieux dans la plupart des religions que j'ai étudié, le saviez vous?

Simple conclusion, mais ne seriez vous pas vous même un enfant fanatique de la connaissance? Toute chose peut se discuter et se voir selon des points de vues différents, ou se croire à tort.

On disait autrefois que la terre était plate, aussi plate qu'une pièce de monnaie, et il s'agissait là d'une vérité. Tout le monde était d'accord à ce sujet. Ceci ne pouvait être vu différemment, ceci ne pouvait être compris différemment, ni discuté. Et pourtant... Ce n'était pas réel.

De plus tâchez d'apprendre la différence entre savoir quelque chose, et le voir. Oui le savoir ne se discutte pas. Tout être vivant sait qu'il va mourrir. Pourtant, personne ne peut dire comment, ni où, ni donner clairement la forme que prendra cette mort. Les opinions changent, bougent quand on en parle, pourtant c'est une connaissance!

Reparlons de connaissances moins abstraites maintenant. Admettons que vous ne voyez pas ce que j'ai voulu exprimer en parlant des Ekoïs... qu'en est il des elfes? Comment utilisent ils la connaissance? uhm? Regardez bien. Pas un seul d'entre eux ne la qualifira de la même manière. Certains parleront d'imbécilité, d'autres d'intérêt, d'autres encore d'essence vitale.

Apprenez à vous détacher de vos croyances mon ami lorsque vous tentez d'en parler. Et peut être y verrez vous plus clair. Bien sûr vous n'êtes pas tenu de m'écouter, mais... disons qu'il s'âgit d'un conseil d'ami.

[je te pardonne, je galère aussi]

Je ne compte pas d'amis parmi les aërs blancs, pas plus que chez les autres races.

*La situation se compliquait. l'argumentation de l'aërs prenait une bonne tournure, et la contrer devenait difficile.*

Mais nous parlons encore là d'interprétation de la réalité, et non pas de réalité même. Certes, nos ancêtres pensaient qu'Ekoï était plat, et c'était jugé comme une vérité. Et comme toute vérité, elle n'existe que pour celui qui la croit. Je parle de réalité, de choses que l'on ignore souvent. Le monde est rond. pas exactemement rond, légèrement ovale, parsemé d'aspérités que, à notre échelle, nous nommons montagnes, crevasses, collines, mers et plaines. Ce savoir n'est qu'une partie de la réalité, une infime partie.

Je cherche à connaître cette vérité, mais je n'en suis pas l'esclave. Je suis la voie que je me suis choisi, sans l'imposer aux autres, comme le font ceux dont la puissance est telle qu'ils se prennent pour des dieux. Toute puissance qu'ils possèdent, la réalité est la suivante : ils ne sont rien, à l'échelle de l'Univers.

Certes ils ne sont rien. Mais ils entraînent et étendent une réalité qui est leur, celle de leur puissance. Elle est réelle, bercée de secrets.

Les Ekoïs sont imbus d'eux même et entraînent des croyances qui leurs sont propres. Mais je vais vous apprendre une chose. Toute croyance, et toutes vérités sont issues de réalités.
Oui c'est intéressant de trouver cette réalité, mais la réalité est aussi adaptable. Une réalité dit que les couleurs viennent de la lumière. Parlez à un chat de couleurs, lui qui voit en noir et blanc se moquera bien de vous. C'est une réalité, les couleurs sont le résultat de la perception de la lumière que nous avons. Pour un chat, cette réalité n'existe pas. Il en va de même pour un chien.

C'est une réalité Ekoï est ovale et pleine d'aspérités. Mais c'est une réalité aussi, elle est parfaitement ronde, et cela est dû à son atmosphère et aux projets Ekoï de protections solaires.

Ce en quoi je suis cependant d'accord avec vous : nous ne sommes rien, ni eux, ni personne à l'échelle de l'Univers. Et je pense que ce que vous nommez réalité n'est intéressante que car on ne peut pas la connaître réellement.

Voilà un point de vue que je partage. On ne peut connaître la réalité dans son intégralité, et nous ne pouvons en connaître que ce que nous en percevons. il faut donc trouver un moyen d'élargir cette perception, et ce n'est malheureusement pas en restant dans un système de préjugés, de dogmes et autres règles que c'est possible. Il s'agit là de barrières qui bloquent notre perception.

*Draak engageait plus ou moins sa propre vision. il s'agissait là de principes qu'il respectait. Il ne s'attachait à aucune règle, à aucune peuple, et tâchait toujours de voir au delà des apparences. C'était chose assez difficile et il savait qu'il se tromperait à de nombreuses reprises. mais ces erreurs lui permettraient d'évoluer.*

Certes... ne pas s'attacher ce que nous croyons savoir, c'est tout ce qui importe. Mais cela n'empêche pas de suivre certains préceptes. Il faut simplement savoir les utiliser de manière... personnelle, le principe est toujours là. Je suis en tout cas sincèrement de voir un Aërs noir tenter de voir au delà sans pour autant effacer ce qui se trouve face à lui.

*Il s'inclina légèrement en signe de respect. Gracio était un fervent d'Är. Mais seuls ceux qui trouvaient leur voie pouvaient l'écouter. La bonne parole ne s'étendait pas en obligeant les gens ce que l'on voulait qu'ils voient. Il fallait simplement que tout vienne d'eux même.*

*Leur points de vue différaient sur ce point. Les préceptes. Pour une raison qu'il ignorait encore, Draak n'aimait pas obéir ni suivre des préceptes préétablis. Cela se rendait au delà du principe de la connaissance, c'était quelque chose en lui qui ne pouvait rester prisonnier de ce type de chaînes.*

pour ma part, je suis ravi de ne pas avoir affaire à un aërs blanc dégainant sa lame dès que je parle de connaissance. Mais nous ne sommes pas pour autant d'accord, visiblement, puisque notre avis sur les préceptes diffère. Vous les trouvez nécessaire, tandis que je les vois comme un obstacle, ou plutôt une chaine qui nous attache à ce que nous croyons savoir.