par Rodschrek Nakaam Lun 16 Juil - 0:18
Uhm...
J'ai quelque chose à te montrer. Assis toi, je pense que ça va prendre un peu de temps. Enfin, si tu as du temps. C'est... c'est des observations, sur euh.. les vivants. Peut être que... tu pourrais me dire ce qui est juste, ou pas?
*Il s'éloigna, passa par le couloir et récupéra une pile de livres qui trainait sur le matelas par terre qui lui servait de lit. Il en sortit plusieurs carnets qu'il ramena à Sven. Dans sa précipitation, où plutôt son anxiété vis à vis de ce que pourrait lui dire Sven, il laissa tomber un des carnets, pris par erreur, dont le titre comportait clairement et lisiblement la mentions Zohokans. Espérant qu'il ne l'ait pas vu, il le glissa du bout du pied sous un meuble, et tendit les carnets comportant ses notes à son ami.*
Euh tiens...
*Les carnets étaient étranges. Très lisibles, écrits avec une rigueur parfaitement scientifique, ils décrivaient la société et les comportement sociaux des personnes et des créatures que le drow avait pu croiser, exactement comme un explorateur l'aurait fait face à des peuplades tribales inconnues.Il y mettait ses impressions, tentait de comprendre chaque mouvement du corps, chaque geste ou chaque phrase en l'associant à ce qu'il connaissait.
Ces carnets étaient presque touchants. Les premiers, écris presque en phonétique, Rödschrek n'ayant pas encore la langue en main à l'époque traitait surtout des elfes et des woolds. Les premiers peuples aux quels le drow avait eu à faire.
Avec le temps, son écriture tout comme son orthographe s'affirmaient et devenaient parfaits. On y voyait la manière dont le drow s'affirmait, appréhendant la langue de manière plus pointue, et les comportement de manière moins décalée.
Les grades avaient beaucoup d'importance pour lui. Chaque créature avait un rang social, un grade qu'il définissait clairement, l'assimilant à la seule hiérarchie qu'il connaissait : la hiérarchie militaire médiévale.
Tout au long de ses carnets, il ne cessait de parler de ses craintes. Il ne devait pas s'approcher des vivants, il ne devait pas se faire voir, les vivants étaient dangereux. Il était intéressant de voir sa situation. Il avait été plongé dans le monde, comme un homme aurait pu être plongé dans l'astral, et agissait et apprenait en assimilant, en observant.
Il y avait de longs traités sur les elfes noirs, des esquisses de paysages et de situations, vues à travers ses yeux.
L'importance des enfants était forte à ses yeux, son peuple n'avait pas le loisir d'élever des enfants dans de bonnes condition. La jalousie se mêlait d'ailleurs à ses paroles lorsqu'il parlait de situations qui l'avaient marqué, des situations simples qu'il peinait parfois à comprendre.
Si le drow avait un sens pointu de l'observation, qu'il apprenait facilement à reconnaître le danger, les problèmes (en particulier celui des pleurs de l'astral dans la capitale), qu'il arrivait à dénouer des situations complexes (tous ses rapports de ses enquêtes concernant des catastrophes ayant bloqué des esprits dans la capitale), Rödschrek était visiblement incapable d'appréhender des concepts simples relatifs à la famille en général. Il réagissait soit par jalousie, soit par incompréhension. Les gestes d'amitié, les jeux anodins sortaient complètement des concepts qu'il était capable d'analyser.
Il y traitait également longtemps d'Eltino, dressant un portrait psychologique complet. Manipulateur, psychologiquement fort, mimant la lenteur pour pousser à l'agacement, jugeant par ce simple fait de la fidélité de ses sujets, il supposait que les craintes du roi craintes vis à vis de lui venaient de sa provenance incompréhensible (la porte) ainsi que de la peur qu'il devienne comme son frère. Et puis il était un monstre, les monstres ne doivent pas s'approcher des vivants. Cette peur ressortait en permanence.
Il parlait aussi souvent de son incompréhension quand à la durabilité d'un peuple si faible. Ils ne semblaient pas comprendre comment ils pouvaient survivre en protégeant une population ne sachant pas se battre elle-même.
Ces manuels de sociologie étaient très complets, mais ils souffraient tous du même problème : le drow avait une mentalité guerrière et se mettait à part de la masse, non pas car il se voyait au dessus ou en dessous des autres, mais car il répétait des sermons qu'on semblait lui avoir fiché dans le crâne.
Les elfes noirs étaient à la fois sujet d'intéressement, de désir de faire partie d'une société et d'être comme eux, et à la fois de dégoût. Ils étaient aux yeux du drow des machines qui pouvaient s'éteindre à tout moment et sur lesquelles il ne fallait pas compter par peur de les voir disparaître et se disloquer.
De toute évidence, Rödschrek avait beaucoup pris sur lui pour lui tendre ces carnets, et à en juger par son pied tapant le sol, l'attente de la lecture de sven était longue et douloureusement inquiétante.*