Un bon verre d'alcool et on y va!

Les vivants de mon peuple d'origine c'était surement pour se protéger. A Aztark, le pays où j'ai régné, c'était une marque de statut social. La vie était plus douce depuis que mes hommes et moi étions arrivés. Il n'avaient plus besoin de rien. Ils étaient heureux et vivaient dans des régions magnifiques, peu hostiles et où les récoltes, et le gibier étaient abondants. En plus les terres étaient riches et le climat doux.

Je suppose...
Mais même dans le peuple, beaucoup savaient se battre. Les adultes apprenaient à leurs enfants à se battre, c'était... une fierté.

Ne se reposer que sur autrui, c'était impensable. Ne pas savoir se battre, ne pas avoir les enseignements de la morale c'était inconcevable. Et... mal vu.

*Le drow tourna le visage, de là où il était, il pouvait voir le mur qu'il avait gravé du nom de ses pairs. Il l'observait depuis un moment déjà, un peu honteux.*

Je... je sais pas...

*Le drow se mit à trembler. Une mauvaise impression, un arrière goût amer, les paroles de Sven lui faisait mal.*

Tais toi!

*Il prit sa tête dans ses mains, et ferma les yeux, tentant de se reprendre, de calmer un peu le jeu.*

On faisait ce qu'on devait faire c'est tout!
Je faisais ce que je devais faire, et c'était bien!

*Il souffla et reprit.*

Et puis je t'ai dit je sais pas, je m'approchais pas des vivants, hors de question! c'était mieux comme ça seul! Et puis je sais pas pourquoi je me suis approché. J'aurais pas du.

*Le drow releva la tête et renifla de manière un peu pataude.*

Non...

*Il soupira de nouveau, et sembla réfléchir longuement.*

C'était devenir fort pour mieux protéger ceux qui étaient importants, et les plus faibles. Dans... dans mon pays d'origine les faibles étaient tués car c'était le seul moyen de survivre. Mais dans Aztark ils étaient protégés. Tu sais, une fois par semaine, j'obligeais le château à leur donner de quoi manger.
Les gens me remerciaient pour ça. ça n'existait pas avant.

*Il baissa de nouveau la tête.*

Peut être que les vivants voulaient devenir forts pour faire... front commun. C'est possible.

Oui...
Le vécu change la façon de penser.

*Le drow souffla de nouveau, il commençait à saisir.*

*Les paroles de Sven le calmèrent. Il semblait mieux comprendre ce qu'il cherchait à lui dire, et arrivait enfin à se rattacher à ses connaissances propres.*

Je comprends.

*C'était un véritable soulagement de s'entendre dire cette petite phrase.*

Les vivants de ton monde n'ont pas exactement les mêmes vertus car ils n'ont pas connu la même chose. Où plutôt, ils l'ont connu il y a trop longtemps.

Dans mon monde aussi nous devions jouer un jeu pour survivre, lorsqu'on était nobles. Il faut juste que je réapprenne les codes de votre monde.

*Le drow acquiesça. Il se releva et ramassa ses carnets pour aller les ranger. Il revint et se retrouva un peu tout penaud face à Sven. Il se massa la nuque et soupira de nouveau.*

Je suis désolé d'avoir insulté ton peuple. J'voulais pas.

*Il sortit de sa poche son paquet de cigarette et le secoua, indiquant la porte de sortie.*

J'ai besoin de me détendre un peu. On peu continuer dehors?

*Le drow fit le tour de son antre, et parti se poster sur un promontoire lui permettant de voir une bonne partie de la cité, sans pour autant être remarqué, ni spécialement caché. Il s'assit en bord de falaise, clope au bec et soupira.

Il avait l'air déconcerté, presque découragé par la tâche qui l'attendait.*

Dans mon monde, on savait tous ce qu'on devait faire. Il suffisait d'obéir ou de désobéir, pour tracer sa route. Tout le monde avait une vision commune. Ici, toutes les informations sont différentes, ce que l'on doit faire, tout est flou.

Comment on peut s'y retrouver?
Comment tu fais pour voir où il faut aller?
Vous me dites que je dois être moi, que je dois me détendre, ou que je dois comprendre les autres, mais ça ne veut rien dire...

J'espère... j'espère que ce que tu m'as dit pourra m'aider à voir... mais... je sais pas.

*Le drow laissa un long silence s'installer, et regarda un moment l'horizon.*

Je... sais pas. ça m'aide pas beaucoup.

*Il laissa un nouveau blanc s'installer, le temps de profiter de sa cigarette et tenta de reprendre :*

J'ai l'impression d'être libre et en même temps enchaîné. Je dois suivre des ordres mais ils sont comme incomplets. Je sais pas ce que j'ai le droit de faire.
Peut être que tu ne vois pas ça toi... car tu es habitué.

*Il souffla un bon coup.*

J'aimerais rentrer chez moi. Au moins là bas je savais ce que j'étais et ce que je devais faire. C'était plus simple...
Je pouvais être fier quand je faisais des choses bien.
Ici... je dois tout cacher...

*Il cacha son visage un moment et se mit à pleurer. Sachant que Sven était près, il tenta de se calmer au mieux, essuya ses larmes rapidement et se releva.*

J'suis désolé. Je sais, j'dois être plus fort.

*Il s'éloigna un peu du bord, mais continua à regarder l'horizon. Il ricanna un peu entre deux larmes.*

Je crois qu'ya encore du travail.
A force, je vais bien y arriver à perdre mes sales habitudes...

*Le drow resta ainsi, un moment sans rien dire. Il n'osa pas l'avouer, mais il apprécia le fait que Sven reste à proximité. Il n'était pas seul.
Maïtaga lui aussi s'était rapproché, sous forme de chat, et ronronnait, en se frottant contre sa jambe. Il lui caressa la tête la tête avec un léger sourire. L'animal se re-transforma et se posa sur son épaule après avoir pris l'apparence d'un corbeau.*

J'espères... qu'avec le temps ça passera.
Peut être que je n'y penserais plus. Même si... je ne veux pas les oublier, sinon il ne restera plus rien d'eux, et je me serais battu pour rien. J'ai envie de me dire qu'ils sont encore vivants de l'autre côté, même si ce n'est pas vrai, faire comme si...


*Il soupira et tenta de changer de conversation.*

Déjà, avec ce nouveau travail, je vais pouvoir économiser assez pour m'acheter une maison. Avec de la chance, j'en retrouverais une à Emagos raim. Pas trop loin de la ville pour ne pas enfermer Arfel, mais assez loin, pour qu'on puisse vivre comme on a envie, sans attirer les regards.

Elle pourra faire pousser ses plantes, dans un climat tempéré. Et moi j'arrêterais d'avoir froid. Cette planque est bien pratique, elle m'a évité de dormir dehors, et de devoir ... uhm... je ne sais pas comment j'aurais pu aider Sighild sans ça. Mais il fait froid. Y'a pas d'chauffage.

Bah tu sais... c'est qu'ce truc, c'est plus un squat... y'a rien qu'est à mon nom ici. En fait je sais même pas d'où vient l'électricité que j'utilise.
Et puis... je ne pensais pas rester ici très longtemps. Tout ce que j'ai trouvé pour ralentir le froid, c'est de sceller certaines voies d'accès.

Je ne vois pas ce que j'aurais comme autres moyens de me chauffer tu sais. Y'a aucun radiateurs, et je ne me vois pas creuser dans la roche pour faire une cheminée...
...
quoi qu'en soit...
c'est peut être faisable.

Bah, j'te l'ai dit, la personne qui vivait ici ne reviendra pas, et ne remettra de toute manière jamais les pieds ici, tu peux en être sure... et j'ai pas vraiment les sous pour acheter un...

Au domaine? m..m...mais... je... je risque pas de gêner?
C'est que... je ne suis pas sure d'être le bienvenu, je... je ne suis plus au service de ton père réellement, et puis je n'ai plus de raison d'y être...

*Le drow semblait étonné, mais contrairement à ses habitudes de solitaire, l'idée semblait réellement le tenter. Fura avait beau tourner autour du domaine, et il avait beau recevoir des visites assez nombreuses de Sven et de Sighild, la solitude le pesait vraiment trop pour qu'il refuse.*